Peter Thomas Wellington

Peut être aurait-il fallu que rien ne soit ainsi … peut être que tout aurait pu être évité, que de nombreuses vie n'auraient jamais été menacées …. Peut être que tout n'aurait jamais eut lieu, si la lignée n'était interrompu. Si l'un des membres de cette famille avait su résister à ce qu'ils considèrent comme un plaisir, celui de la chair, et à s'empêcher de procréer … Peut être que si la descendance n'avait jamais foulé la Terre, rien de tout ça ne serait jamais arrivé …

Mais c'était ainsi. Et alors que le cris banal d'un enfant qui respire pour la première fois raisonnait dans la chambre d'hôpital de monsieur et madame Wellington, une querelle naissait déjà. Et elle allait prendre quinze longues années avant d'éclater, comme une bombe à retardement. Mais pour le moment, concentrons-nous un minimum sur la joie du couple. Profitons-en, avant qu'il ne soit trop tard pour espérer quoi que ce soit …

Peter, de son deuxième prénom Thomas, Wellington grandit au milieu d'un couple très uni. Le petit garçon ne faisait jamais d'histoires et était étrangement calme. Il pouvait rester seul pendant des heures sans nécessiter le besoin d'hurler pour réclamer de l'attention. Il lui arrivait souvent de lever ses yeux droit vers le ciel et il s'échappait alors de sa bouche quelques mots de bébé, cet espèce de language yogourt sans queue ni tête. Parfois, il riait.

Ses parents prirent peur de cet étrange comportement et c'est tout naturellement, alors que Peter n'avait que trois ans, qu'ils le conduire chez un pédo-psychiatre pour voir ce qu'il en était de la santé mentale de leur premier enfant. Le verdict fut des plus surprenant : Peter était surdoué. C'était pourtant vrai qu'il maitrisait déjà la parole au niveau d'un enfant de dix ans. C'était vrai qu'il s'intéressait à beaucoup de chose auxquelles les enfants de trois ans ne remettre pourtant jamais en question. Bref, il était « normal » tout compte fait et son cursus scolaire pouvait débuté.

C'est au cours du cours élémentaire un que naquit sa jeune sœur Emma, qu'il apprécia immédiatement. Et pendant que la vie prenait son envol vers l'apogée d'un bonheur relatif, quelques noirs éléments tâchaient déjà l'horizon … l'heure de la querelle approchait pas à pas. Mais pour l'heure, Peter s'était mit à la guitare et vouait une passion à tout ce qui touchait à l'art : le dessin, la musique, le théâtre et la littérature.

Mais une autre passion vint à lui alors qu'il entrait dans sa onzième année : celle du paranormal. Le jeune homme s'y intéressait beaucoup, d'autant plus qu'il commençait à avoir d'étranges rêves abominables, montrant des meurtres et des crimes sanglants. Il n'en parlait pas, jamais, mais il commença à basculer dans cet étrange monde … Peter en vint à s'intéresser au travail de son père et quand il apprit qu'il aidait les forces de l'ordre par l'intermédiaire de visions, il comprit … son père était un médium, et il en était un aussi …

Peter qui s'était pourtant mit au tarot, art divinatoire dans lequel il se montrait très doué, ne voulu plus entendre parler de paranormal. Il en vint même à vouloir être médecin. N'accordant du crédit que dans la science et ce qui pouvait se prouver, il fit quelques recherches et tomba sur une études prouvant que certaines capacités paranormales, si elles existaient, se transmettaient de générations en générations et qu'elles auraient une origine génétique. C'est à partir de cet instant qu'il en voulu à son père …

Pourquoi les avaient-il fait, sa sœur et lui en sachant parfaitement qu'il risquait de leur transmettre cette malédiction ? Comment avait-il pu être aussi égoïste et leur transmettre cette abominables capacités à voir les morts, à dialoguer avec eux, à rêver de meurtriers, et peut être même, à voir des choses qui s'étaient produites, se produisaient, ou allaient se produire ?

A quatorze ans, il décrocha son baccalauréat. Surprenant n'est-ce pas ? Mais quand on parlait de surdoué, on ne voulait pas simplement dire trois unités arbitraires de Quotient Intellectuel en plus. Oh non, c'était bien plus que ça. Que voulait-il faire maintenant ? Devenir médecin. Mais la nouvelle ne sembla pas plaire à ses parents, pour une raison plutôt mystérieuse.

Le jour même de ses quinze ans, la querelle promise éclata. Peter dévoila ses quatre vérités à son père et disparu le jour même de la vie des Wellington. Désormais, il utilisa son deuxième prénom pour brouiller les pistes et partit se faire engager chez les militaires où il suivit une formation de médecin. C'était le seul moyen de faire des études tout en n'ayant pas de somme astronomique à débourser.

L'armée était un univers des plus difficiles. Il connu de nombreuses batailles, des situations où sa vie ne lui paraissait plus qu'un fil fragile près à être brisé d'un simple coup de vent. Il a vu la mort, et a continué d'être poursuivit par les esprits. Ses rêves devenaient de plus en plus violents, de plus en plus précis. Mais il n'avait pas le choix, il devait vivre avec maintenant.

A l'aube de ses 23 ans, il apprit la mort de ses parents mais que ça sœur était toujours en vie. Ayant désormais son diplôme de médecin en poche et tout juste décroché, il quitta l'armée et rejoignit sa sœur à New-York. Il l'emmena alors avec lui à Carson City commencer une nouvelle vie … mais ce n'était peut être pas la bonne solution …

Elle a fait une tentative de suicide. Elle est à l'hôpital, sauvé par un mystérieux inconnu encore … Étant médecin, je la surveille depuis sa chambre et ait vue ce jeune homme qui lui tourne autour. Je ne sait pas qui sait, mais je surveille, depuis que ma sœur est si étrange, il vaut mieux l'avoir à l'oeil …

Un homme endurci. La sagesse de l'expérience, les choses que l'on voit, que l'on observe. Les horreurs que l'on côtoient et qui rentre dans notre quotidien pourtant sans histoires. Mais à travers ces épreuves, ces difficultés qu'il faut sans cesse affronter chaque jour, nait alors, justement, une histoire. La sienne. Celle d'un jeune homme dont la vie ne fait que commencer, mais qui a pourtant un bon vécu derrière lui.

Si étrange, si mystérieux, si … bizarre. Le bizarre fait partit de sa vie. Ne cherchez pas à le comprendre, vous vous y perdrez. Cet homme que vous voyez, qui semble pourtant si souriant, si inoffensif, peut vous mettre hors circuit en deux temps, trois mouvements. Et pourtant, il ne le fera pas, sauf si vos intentions sont malhonnêtes. Cet homme, là-bas, vous a déjà remarqué alors que vous venez tout juste de poser vos yeux sur lui. Cet homme, assis au comptoir d'un bar remplit de monde, est capable de surveiller le moindre de vos faits et gestes et de vous surprendre à chaque instant, sans que vous ne puissiez le prendre sur le fait. Il vous voit. Il vous surveille. Il sait déjà.

Cette étrange aura, baignée de mystères qui l'entoure constamment vous dérange. Vous ne savez que penser de lui. Est-il bon ? Est-il mauvais ? Qui est-ce vraiment ? Certes, c'est un homme … mais quel homme exactement ? Une chose est certaine, avec lui, jamais vous ne pourrez être sûr de quoi que ce soit. A chaque situation, il est comme quelqu'un d'autre. A chaque fois que vous le verrez, assis à ce comptoir, dehors dans la rue, seul chez lui … il sera différent. Il ne réagira jamais pareil. Il ne vous observera pas de la même façon.

Il pense, il réfléchit, comme tout être humain. Sauf qu'il le fait vite et bien. Vous ne pouvez pas le nier. Un problème se pose … vous avez à peine finit de comprendre la question qu'il est déjà sur le chemin de la réponse. Un imprévu arrive, vous êtes prit au dépourvu … lui a déjà trouvé la parade, comme si ses idées et son intelligence prodigieuse jaillissaient du néant absolu pour être irréfutable.

Vous êtes prit au piège, vous sentez vos dernière heures … non … que dis-je ? Vos derniers instants, vos ultimes secondes qui se rapproche. Mais soudain, un éclair bleu comme des yeux intenses. Et votre agresseur est plaqué au sol. Et l'homme que vous suivez depuis tout à l'heure vous protège, encaisse les coups, saigne un peu du nez, mais continue à se battre avec la même ardeur, la même fougue, la même puissance qui émane de chacun des coups qu'il porte. Il n'attaque pas, il se défend. Il vous défend. Et quand les agresseurs sont au sol, et qu'il tient le révolver en main, ou pourrait presque lire dans son regard une envie de meurtre. Mais finalement, le révolver tombe dans une bouche d'égout et il vous regarde, voit que vous n'avez rien, et s'échappe, comme un justicier de la nuit.

Un peu plus loin, il discute, gravement, avec une personne qui figure parmi ses amis. Il la console. Il fait de grand gestes avec son regard expressif et dévoile une grande sensibilité qui ne demande qu'à s'exprimer. Il fait rire cette personne, entend ses secrets et jure de les garder. Alors il la prend par la main et l'emporte dans son monde. Alors, de nulle part jaillit une guitare et une vois mélodieuse. Alors, le chant touche jusqu'au plus profond de l'âme. Et c'est à cet instant que s'éclaire votre esprit et que vous comprenez :

Cet homme, c'est simplement Peter. Peter T. Wellington.